[Prép'com] Récit Graphique “Visite au Père”

Pour clôturer l’année dans les classes préparatoires, chaque étudiant a conduit un projet personnel en proposant un « récit graphique » qui fasse écho à la pièce de théâtre contemporain « Visite au Père ».

Pour la réalisation de ce projet, deux créations imbriquées ont été demandées.

Dans un premier temps, chaque étudiant a dû remixer une police de caractère existante, créant une « typo mutante ». L’objectif était d’apporter un sens narratif en accord avec l’ambiance dramaturgique du spectacle. Une charge de subjectivité — d’interprétation et d’expression par les étudiants — était aussi largement souhaitée. Puis, cette création typographique devrait être employée dans une activité complémentaire : la création d’une « édition souvenir » qui serait distribuée au grand public à la fin du spectacle.

 Visite au père, le récit scénographique

Les étudiants ont eu contact avec le texte intégral de la pièce, ils ont également assisté à la pièce mise en scène par Adrien Béal et pour fin, un brieffing collectif avec des intégrants de la compagnie “ThéatreDeplié” a été réalisé pour boucler les informations nécessaires à la réalisation de cette activité. Ici, sa synopsis :

Un jeune homme se trouve devant la porte d’une maison de campagne enneigée. Il veut rencontrer son père Heinrich qu’il n’a jamais vu de sa vie. Le père, un intellectuel vieillissant qui depuis des années travaille à sa traduction du Paradis perdu de Milton, tombe amoureux de sa jeune nièce Sonia avec laquelle il vient juste d’abattre un canard. Or, personne ne sait s’il faut d’abord le vider ou le déplumer. Édith, la femme d’Heinrich, est séduite par le fils fraîchement débarqué, mais celui-ci couche le jour de son arrivée avec Sonia et Marietta, fille d’Édith née d’un précédent mariage(*).

La mise en scène travaille un espace scénique simple, un décor minimaliste quasi inexistant, comme préconise l’auteur : « La scène vide. Sept chaises. Peut-être un banc. Plus tard une table ». Cette réalisation joue aussi sur l’ambiguïté produite par l’absence des images-clés de la pièce, cachées intentionnellement. On ne peut pas voir certains éléments narratifs importants, et surtout les hypothétiques relations amoureuses entre le fils et les femmes de la maison restent sous-entendues dans les discours des personnages.

Visite au père, un récit typographique

Plusieurs pistes ont été privilégiées par les étudiants pour cette recréation typographique, voici les principales :

— Évoquer un élément perturbateur, déstabilisateur, voire détonant !
— Rendre le corps typographique opaque, caché, « invisible »… en accord avec le choix du metteur en scène de travailler sur le non visible.
— Faire allusion à la dualité entre le fils et le père en conjuguant dans un même dessin les minuscules et les majuscules.
— Renvoyer à la temporalité de la pièce, etc.

Chaque étudiant est intervenu sur une police de caractères existante, en rajoutant/enlevant/modifiant sa forme originale. Cette « typo mutante » devrait être ensuite intégrée dans le logiciel de création typographique « FontForge ». Ce premier contact avec l’application a permis les étudiants connaitre le travail nécessaire à la réalisation d’un travail du genre.

Quelques vues prises pendant les ateliers :

Récit Graphique "Visite au Père" typographie

Récit Graphique "Visite au Père" typographieRécit Graphique "Visite au Père" typographieRécit Graphique "Visite au Père" typographieUne Din Rounded qui tremble. Une Calvert et une Futura démembrées. Une Clarendon qui se dissipe.

Visite au père, un récit graphique

Chaque étudiant devrait proposer une relecture de la pièce sous la forme d’une édition. L’objectif était de donner aux spectateurs un regard supplémentaire/complémentaire à l’expérience vécue en salle.

C’est avant tout, un travail de style, d’expression. Le contenu des pages pouvait faire écho à des scènes jouées par les acteurs (des photos de divulgation, des textes ont été fournis), mais l’étudiant était libre pour créer d’autres images/textes.
Voici quelques images, en attendant le resultat final :

 

Pour un récit graphique qui raconte l’arrivée d’un « élément perturbateur », un des étudiants a voulu produire les images avec une technique qui témoigne ce discours : un scan agité.

Récit Graphique "Visite au Père" edition

 

 

Ici, le récit graphique n’est pas dévoilé dans la face principale des pages. Un geste voyeur du lecteur est nécessaire pour comprendre ce qui se passe dans « l’entre-pages » de l’édition (pliée en accordéon et reliée avec la couture). Ci-dessous, le prototype :

Récit Graphique "Visite au Père" edition

 

Des jeux de mots/images qui font référence aux dialogues de la pièce :

Récit Graphique "Visite au Père" edition

 

Un autre prototype. Le jeu de cache typographique reprit dans la couverture :

Récit Graphique "Visite au Père" edition

 

Et encore, une autre proposition…

Récit Graphique "Visite au Père" editionRécit Graphique "Visite au Père" edition Récit Graphique "Visite au Père" édition

 

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 (*) texte extrait du dossier de presse de la compagnie sur son site internet http://www.theatredeplie.fr/

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